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Projection du film Lies My Father Told Me

Un classique de 1975 signé Jan Kadar

Publié le 26 janvier 2010
Collection Cinémathèque québécoise -

À l'EspaceCinéma du Segal Center avait lieu, lundi soir, le 25 janvier, la projection en DVD du film québécois Lies My Father Told Me, réalisé en 1975 par Jan Kadar, le réputé réalisateur slovaque, et produit par Harry Gulkin. Ce film, dont le scénario avait été écrit par Ted Allan, a reçu en 1976 le Golden Globe du meilleur film étranger et Allan a été mis en nomination aux Oscars pour le prix du meilleur scénario original.

La petite salle de l'EspaceCinéma était pleine à craquer pour cette première du film restauré à laquelle assistaient Harry Gulkin, mais aussi Marilyn Lightstone, vedette féminine de ce film, dont François Barbeau avait assuré la direction artistique.

Le scénario de Ted Allan nous reporte dans la communauté des immigrants juifs du Montréal des années 20. Un garçon de sept ans, David, vit avec son père, sa mère et Zaïda, le père de cette dernière, un vieux brocanteur qui parcourt les rues du quartier avec sa charette et son cheval Ferdeleh. C'est à travers les yeux de l'enfant que se déroule l'histoire au cours de laquelle son grand-père s'ingénie à répondre à toutes les questions que lui pose David sur le monde, son créateur et ses miracles. Cet hiver-là, aucun miracle ne viendra épargner à David la dure réalité du monde des adultes.

Lies My Father Told Me, dont le succès critique* a de beaucoup dépassé le succès populaire, est un film qui a bien vieilli. L'interprétation du petit garçon (Jeffrey Lynas qui travaille maintenant comme conseiller financier à Entertainment 1 à Los Angeles) est extraordinaire de simplicité et de vérité ; il avait à l'époque été mis en nomination aux Golden Globes comme meilleur acteur dans un rôle de soutien. La performance de l'acteur Yossi Yadin dans le rôle du grand-père est elle aussi mémorable, comme celle de Marilyn Lightstone. Marilyn allait, six ans plus tard, incarner dans Bonheur d'occasion le personnage de Rose-Anna pour lequel elle se mérita un prix d'interprétation au Festival international de Moscou.

Le parcours du Montréalais Harry Gulkin comme producteur a été assez bref, et ce premier film, dont le montage financier fut très ardu, reste de loin le plus intéressant qu'il ait produit. Un film qui date de 1975, qui n'a pas vieilli et qui restera sans doute pour toujours sans âge. Un beau film !

(Claude Fournier)

* Quelques extraits de critiques parues à l'époque:

«A warm, funny and touching tale.» -Judith Crist, Saturday Review

«Saga of gentle flowing love» -Montreal Gazette
 
«L'honneur du cinema canadien» -Le Devoir, Montreal

«A charming Valentine to times past» -Toronto Star
 
«Delicate portrait of human life»­ -The Spectator, Hamilton

«Ted Allan's dramatization of remembrances of his own Jewish family in the Montreal melting pot of a half-century ago is brought appealingly alive with the aid of Ján Kadár's perceptive direction and some strong, natural performances.»   -New York Times


Le lien pour U-Tube et l'extrait du film

http://www.liesmyfathertoldmedvd.com/

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