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René Malo, prix Jutra-Hommage 2010

Pionnier de la distribution de films au Québec

Publié le 21 janvier 2010
© Guy Beaupré - René Malo et Danielle Proulx

C'est à l'unanimité que les membres du conseil d'administration de La Soirée des Jutra ont décidé de décerner le prix Jutra-Hommage à René Malo, un véritable pionnier dans le domaine de la distribution, mais aussi de la production de films au Québec. Son prix lui sera remis le 28 mars prochain lors de la 12e Soirée des Jutra présentée en direct à la télévision de Radio-Canada.

La comédienne Danielle Proulx, présidente du conseil d'administration de La Soirée des Jutra, explique ce choix: «René Malo fait partie du décor cinématographique québécois depuis le début des années 1970. Nous avions une liste de personnalités susceptibles de recevoir ce prix, mais son nom s'est imposé naturellement. M. Malo a toujours oeuvré activement pour promouvoir le cinéma d'ici et pour nous présenter des films venant d'ailleurs. En plus, notre organisme n'avait jamais remis un prix à un artisan qui s'était illustré dans la distribution, même si René Malo a porté plusieurs chapeaux dans le domaine. Le choix fut unanime.»

René Malo explique qu'il est venu au cinéma par accident: «Je travaillais à Radio-Québec (aujourd'hui Télé-Québec) lors de la création de ce réseau de télévision. Mais, après plus d'un an, j'ai décidé de quitter Radio-Québec et j'ai proposé aux différentes télévisions d'ici de présenter des films éducatifs. C'est ainsi que j'en suis venu au cinéma. » C'est grâce à René Malo si, dans les années 1970, on a pu voir les films comme Diva, La moutarde me monte au nez, Diablo Menthe, Les Dieux sont tombés sur la tête...

Une expérience malheureuse aux États-Unis devait lui permettre de produire un des films les plus populaires de Louis de Funès, L'aile ou la cuisse: «J'avais décidé, avec un partenaire français, Christian Fechner, de me lancer dans la production de films aux États-Unis. Mais ce fut une véritable catastrophe. Les investisseurs qui devaient nous fournir des fonds n'ont jamais livré la marchandise. Nous étions acculés à la faillite quand Fechner me proposa de faire un film avec Louis de Funès. Le comédien venait de faire deux ou trois crises cardiaques. On prenait une chance en l'engageant. Il a tourné le film, il a tenu le coup et L'aile ou la cuisse est devenu un des films les plus populaires en France et ici. On a pu éviter la faillite.»

Aussi producteur

Il ne faut pas oublier l'apport de René Malo au niveau de la production. Il a produit des films comme Le déclin de l'empire américain de Denys Arcand, Panique de Jean-Claude Lord, L'homme à tout faire et Sonatine de Micheline Lanctôt et plusieurs autres. Cet homme, avant de s'intéresser au cinéma, fonda avec Guy Latraverse Québec Spec, Québec Disque et Québec Film. Il a produit les spectacles de Jean-Pierre Ferland, Yvon Deschamps, Robert Charlebois, Diane Dufresne, Claude Dubois et Offenbach. Un hommage bien mérité pour l'homme de 68 ans.

 

 

 

 

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