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Roy Dupuis : de Monica la mitraille à Mesrine
Entrevue
Publié le 9 août 2010 Dans Mesrine - L'instinct de mort, premier volet du biopic réalisé par le français Jean-François Richet et qui met en vedette Vincent Cassel dans le rôle du gangster, Roy Dupuis incarne Jean-Paul Mercier, son acolyte québécois. À l'occasion de la sortie du film le 13 août, ce dernier partage sa vision du personnage.
De Roy Dupuis, Jean-François Richet n'a que des compliments à faire, soulignant qu'il l'a choisi parce qu'il «aime les acteurs qui amènent autre chose que leur savoir-faire». Il en dit aussi: «C'est un acteur malicieux qui joue avec la caméra.» Une réflexion que l'interprète de Jean-Paul Mercier prend avec humilité. «Je n'en suis pas à mon premier barbecue, plaisante-t-il. Je sais où est le spectateur et je modifie mon jeu en question. Quand j'ai des choses à faire passer, je vais m'arranger pour que ce soit vu.»
Tout... et son contraire
Mercier, criminel beaucoup plus violent que Mesrine, a été son complice au Québec. Il fallait donc que le comédien livre une prestation qui fasse de son personnage l'égal du français et qui, selon ses propres termes, «accote celle de Vincent». «J'y suis allé à l'instinct, en lisant des vieux articles de journaux et je me suis basé sur sa réputation» explique Roy Dupuis quand on lui demande comment il s'est préparé pour ce rôle grâce auquel il a retrouvé son ami Vincent Cassel, avec qui il avait déjà travaillé il y a 20 ans. Pas facile pour le comédien de fixer son personnage, au sujet duquel circulent des informations sont souvent contradictoires. «Certains affirment qu'il n'avait pas peur de tuer alors que d'autres soutiennent qu'il n'était pas si violent que ça.» Bandit, truand... les épithètes ne manquent pas quand il s'agit de qualifier la bande de malfaiteurs qui a opéré au Québec en 1968 et 1969. Mais Roy Dupuis donne de ce duo une analyse plus nuancée. «On peut parler de conscience sociale» explique-t-il en rappelant le fait que Jean-Paul Mercier donnait une partie de ses vols pour financer l'action du FLQ.
Spectaculaire!
Après s'être évadés de prison au nez et à la barbe de l'administration pénitencière, Jean-Paul Mercier et Jacques Mesrine se mettent à voler des banques, allant même jusqu'à effectuer plusieurs braquages coup sur coup! Impossible d'occulter la facette «médiatique» de celui qui a été déclaré Ennemi public numéro 1 au Québec et en France. «C'est un personnage assez complexe. Pour l'époque, Mesrine a été un héros. A-t-il utilisé consciemment, volontairement et honnêtement la rage du pauvre monde contre les banquiers? Il était le seul à le savoir.» Roy Dupuis a quand même un avis personnel sur la question: «Oui, il est possible de se blanchir et de se laver en faisant des choses à conscience sociale.» L'acteur rappelle aussi toute la dimension médiatique qui a entouré les actes de Mesrine et de Mercier. «À l'époque, les Canadiens français étaient considérés comme des citoyens de seconde classe. L'une des façons de se sortir du trou était de voler des banques. Et ils le faisaient avec beaucoup d'audace.»
Roy Dupuis établit d'ailleurs le parallèle avec Monica la mitraille, film sur la braqueuse de banques réalisé par Pierre Houle, sorti en 2004 et dans lequel il jouait. «C'était une manière d'être quelqu'un, souligne-t-il de l'action des malfaiteurs à cette période. Les voleurs de l'époque aimaient se voir dans les journaux, ils sortaient ainsi de l'anonymat.» De nos jours, les criminels capables de susciter cette passion et cette fascination n'existent plus, «heureusement!» s'exclame d'ailleurs Roy Dupuis. Et l'acteur de se demander si les activistes posant de temps en temps des gestes violents en mettant de l'avant une cause sociale ont remplacé ces criminels dans le coeur du public. «Chose certaine, analyse-t-il, Mesrine n'était pas le héros des gens riches, c'était celui des démunis.»
À voir la carrière de Roy Dupuis, qui apparaît au grand écran depuis un peu plus de 20 ans, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi - si ce n'est pour un épisode de La femme Nikita - pourquoi il n'est jamais passé derrière la caméra. «Ça m'arrive encore parfois d'avoir envie de réaliser un film, mais il faudrait que j'en écrive le scénario», confie-t-il. Mais il y a peu de chances pour que cela arrive un jour. «Il y a trop de jeunes réalisateurs talentueux qui ont de la misère à financer leurs films pour que j'arrive et que je prenne leur place, juste parce que je m'appelle Roy Dupuis.»
Mesrine - L'instinct de mort, de Jean-François Richet, avec Vincent Cassel Gérard Depardieu et Roy Dupuis prend l'affiche le 13 août dans les salles du Québec. Le deuxième volet, intitulé L'ennemi public No 1 sort deux semaines plus tard, le 27 août.
De Roy Dupuis, Jean-François Richet n'a que des compliments à faire, soulignant qu'il l'a choisi parce qu'il «aime les acteurs qui amènent autre chose que leur savoir-faire». Il en dit aussi: «C'est un acteur malicieux qui joue avec la caméra.» Une réflexion que l'interprète de Jean-Paul Mercier prend avec humilité. «Je n'en suis pas à mon premier barbecue, plaisante-t-il. Je sais où est le spectateur et je modifie mon jeu en question. Quand j'ai des choses à faire passer, je vais m'arranger pour que ce soit vu.»
Tout... et son contraire
Mercier, criminel beaucoup plus violent que Mesrine, a été son complice au Québec. Il fallait donc que le comédien livre une prestation qui fasse de son personnage l'égal du français et qui, selon ses propres termes, «accote celle de Vincent». «J'y suis allé à l'instinct, en lisant des vieux articles de journaux et je me suis basé sur sa réputation» explique Roy Dupuis quand on lui demande comment il s'est préparé pour ce rôle grâce auquel il a retrouvé son ami Vincent Cassel, avec qui il avait déjà travaillé il y a 20 ans. Pas facile pour le comédien de fixer son personnage, au sujet duquel circulent des informations sont souvent contradictoires. «Certains affirment qu'il n'avait pas peur de tuer alors que d'autres soutiennent qu'il n'était pas si violent que ça.» Bandit, truand... les épithètes ne manquent pas quand il s'agit de qualifier la bande de malfaiteurs qui a opéré au Québec en 1968 et 1969. Mais Roy Dupuis donne de ce duo une analyse plus nuancée. «On peut parler de conscience sociale» explique-t-il en rappelant le fait que Jean-Paul Mercier donnait une partie de ses vols pour financer l'action du FLQ.
Spectaculaire!
Après s'être évadés de prison au nez et à la barbe de l'administration pénitencière, Jean-Paul Mercier et Jacques Mesrine se mettent à voler des banques, allant même jusqu'à effectuer plusieurs braquages coup sur coup! Impossible d'occulter la facette «médiatique» de celui qui a été déclaré Ennemi public numéro 1 au Québec et en France. «C'est un personnage assez complexe. Pour l'époque, Mesrine a été un héros. A-t-il utilisé consciemment, volontairement et honnêtement la rage du pauvre monde contre les banquiers? Il était le seul à le savoir.» Roy Dupuis a quand même un avis personnel sur la question: «Oui, il est possible de se blanchir et de se laver en faisant des choses à conscience sociale.» L'acteur rappelle aussi toute la dimension médiatique qui a entouré les actes de Mesrine et de Mercier. «À l'époque, les Canadiens français étaient considérés comme des citoyens de seconde classe. L'une des façons de se sortir du trou était de voler des banques. Et ils le faisaient avec beaucoup d'audace.»
Roy Dupuis établit d'ailleurs le parallèle avec Monica la mitraille, film sur la braqueuse de banques réalisé par Pierre Houle, sorti en 2004 et dans lequel il jouait. «C'était une manière d'être quelqu'un, souligne-t-il de l'action des malfaiteurs à cette période. Les voleurs de l'époque aimaient se voir dans les journaux, ils sortaient ainsi de l'anonymat.» De nos jours, les criminels capables de susciter cette passion et cette fascination n'existent plus, «heureusement!» s'exclame d'ailleurs Roy Dupuis. Et l'acteur de se demander si les activistes posant de temps en temps des gestes violents en mettant de l'avant une cause sociale ont remplacé ces criminels dans le coeur du public. «Chose certaine, analyse-t-il, Mesrine n'était pas le héros des gens riches, c'était celui des démunis.»
À voir la carrière de Roy Dupuis, qui apparaît au grand écran depuis un peu plus de 20 ans, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi - si ce n'est pour un épisode de La femme Nikita - pourquoi il n'est jamais passé derrière la caméra. «Ça m'arrive encore parfois d'avoir envie de réaliser un film, mais il faudrait que j'en écrive le scénario», confie-t-il. Mais il y a peu de chances pour que cela arrive un jour. «Il y a trop de jeunes réalisateurs talentueux qui ont de la misère à financer leurs films pour que j'arrive et que je prenne leur place, juste parce que je m'appelle Roy Dupuis.»
Mesrine - L'instinct de mort, de Jean-François Richet, avec Vincent Cassel Gérard Depardieu et Roy Dupuis prend l'affiche le 13 août dans les salles du Québec. Le deuxième volet, intitulé L'ennemi public No 1 sort deux semaines plus tard, le 27 août.