Suzanne Clément est récompensée
Cannes
Publié le 28 mai 2012CANNES - Le conte de fées de Xavier Dolan à Cannes s'est poursuivi. Cette fois, les honneurs sont allés à Suzanne Clément, sacrée meilleure actrice de la section Un certain regard pour son jeu dans le film Laurence Anyways.
Sous le choc, l'actrice québécoise ne s'attendait jamais à repartir de la cérémonie de clôture d'Un certain regard, samedi soir, avec un prix aussi important sous le bras.
Surtout que quelques minutes plus tôt, le président du jury, Tim Roth, avait déjà remis un prix d'interprétation à Émilie Dequenne. Or, incapable de départager les deux actrices, le jury a choisi de décerner deux prix d'interprétation féminine, ignorant pour cette année les acteurs.
Sur scène, Suzanne Clément semblait décontenancée.
«Vous me prenez de court complètement», a-t-elle dit avant de vanter les mérites de Xavier Dolan, «un être à part, exceptionnel».
Le prix du meilleur film a cependant échappé à Laurence Anyways au profit de Despuès de Lucia.
Émus aux larmes
Dans les coulisses, devant les reporters québécois, Dolan et Clément sont tombés dans les bras l'un de l'autre, incapables de retenir leurs larmes.
«J'y ai toujours cru. C'est une grande actrice», a lancé Dolan, dont la voix cassait fréquemment tellement l'émotion était vive.
«C'est une joie mêlée d'une part de déception. Ça fait bizarre de le dire. J'étais super contente, mais quand j'ai vu que Xavier n'avait rien, ça m'a attristée parce que je sais tout ce qu'il a mis dans ce film. Ça m'étonne grandement», a ajouté Suzanne Clément.
Cette dernière a indiqué que l'équipe de Laurence Anyways se doutait qu'elle ne repartirait pas les mains vides quand on les a invités à assister à la cérémonie.
«On a compris qu'on partait avec quelque chose mais on ne savait pas quoi. En plus je l'ai reçu des mains de Tim Roth, un acteur que j'adore. J'ai oublié de lui dire que mon souhait serait de jouer avec lui un jour.»
Les doutes balayés
Pour Xavier Dolan, ce prix récompense tout le travail qui a été abattu pour mener à terme le projet de Laurence Anyways.
«On a tourné pendant à peu près un an le film, on a fait beaucoup de visionnage et les commentaires ont souvent tangué vers la performance de Suzanne. Il y avait des doutes à un moment et c'est un personnage pour lequel je me suis battu», a dit le cinéaste, dont les films J'ai tué ma mère et Les amours imaginaires ont aussi gagné des prix à Cannes.