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Tel père, telle fille
Emmanuel et Philomène Bilodeau
Publié le 8 novembre 2010 Père protecteur à l'extrême dans Curling, dans lequel il donne la réplique à sa propre fille, Philomène, qui fait ses débuts sur grand écran, le comédien Emmanuel Bilodeau affirme qu'il n'aurait pas accepté d'impliquer son adolescente dans le projet si elle avait eu des scènes trop difficiles à tourner.
Sans aller aussi loin que son personnage de père monoparental qui interdit à sa fille d'aller à l'école et la coupe de la société, Emmanuel Bilodeau assure «qu'en tant que père protecteur, je n'aurais pas accepté n'importe quoi».
«Si ça avait été nécessaire pour le scénario que je la pousse dans un coin et que je l'engueule, ça n'aurait pas été un problème. Mais j'étais content que ce ne soit pas trop difficile à jouer et qu'il n'y ait pas de scènes impudiques. C'est moins difficile de couper la tête de quelqu'un au cinéma que des scènes d'intimité entre deux personnes. Ce sont des affaires qui ne se "fakent" pas. Je n'aurais pas aimé faire ça avec ma propre fille.»
C'est un peu par hasard si Philomène Bilodeau s'est retrouvée sur le même plateau que papa. Déjà embauché par le réalisateur Denis Côté, Emmanuel Bilodeau a proposé que sa fille prête son concours à une séance de photos sans se douter que le cinéaste verrait en elle la personne parfaite pour camper sa Julyvonne.
La jeune fille, qui avait déjà goûté au théâtre, n'a pas eu trop de difficulté à se familiariser avec l'ambiance d'un plateau, selon son père.
«Les enfants-acteurs bouffent souvent beaucoup d'énergie parce qu'on est toujours en train de les protéger ou de leur donner du jus pour qu'eux-mêmes en donnent. Avec ma fille, ç'a été le contraire. Ç'a été facile parce que nous avions une connaissance réciproque. Il n'y a eu aucune perte d'énergie à vouloir lui faire répéter des répliques.»
PEUR MALADIVE
Malgré les lubies antisociales de son personnage, Emmanuel Bilodeau ne juge pas trop sévèrement ses actions. Même lorsqu'il part quelques jours en laissant sa fille seule à la maison.
«Plutôt que de faire une connerie ou se tirer une balle dans la tête, il préfère lui dire qu'il a un grave problème d'adulte à régler dans sa tête et il s'en va. Quand il revient, il est mieux. Ce n'est donc pas si fou que ça», dit le comédien, qui le décrit néanmoins comme un peureux maladif.
«Il a peur que la société la corrompe. C'est un orgueilleux aussi de penser qu'il est meilleur que la société pour élever sa fille. Que ce n'est qu'avec lui qu'elle va apprendre. Mais il y a une touche d'espoir à la fin du film et il y a une évolution. On sent que cette fille va s'en tirer beaucoup mieux que lui dans la vie.»
UN PRIX MAIS PAS D'APPEL
Son jeu dans Curling a valu à Bilodeau, rappelons-le, un prix d'interprétation au Festival de Locarno. Malgré le prestige lié à une telle récompense, le Québécois attend toujours que le téléphone sonne de nouveau.
«Aucune retombée, aucun scénario de cinéma qui a abouti sur mon bureau. Parfois, les gens s'imaginent que parce que nous sommes connus et qu'on reçoit des prix internationaux, c'est certain qu'une fois par mois, on reçoit un scénario. Ce n'est pas mon cas. Roy Dupuis, Michel Côté, Patrick Huard, je pense qu'ils en ont souvent. Ce sont des locomotives de financement. Moi, je n'en suis pas encore là», dit Emmanuel Bilodeau, qui n'est pas inactif, tout de même, avec ses projets de télé.
Mais s'il avait à choisir, avoue-t-il, c'est au cinéma qu'il consacrerait toutes ses énergies.
«J'aimerais ne faire que du cinéma parce que c'est l'aventure la plus excitante. Il y a des beaux côtés à chaque métier et j'adore tout faire. Mais si j'avais le choix, je choisirais de faire un film par année. Vivre moins riche et avoir le temps de faire des recherches, de me plonger dans l'univers du personnage et ensuite voyager avec les films dans les festivals.»
Sans aller aussi loin que son personnage de père monoparental qui interdit à sa fille d'aller à l'école et la coupe de la société, Emmanuel Bilodeau assure «qu'en tant que père protecteur, je n'aurais pas accepté n'importe quoi».
«Si ça avait été nécessaire pour le scénario que je la pousse dans un coin et que je l'engueule, ça n'aurait pas été un problème. Mais j'étais content que ce ne soit pas trop difficile à jouer et qu'il n'y ait pas de scènes impudiques. C'est moins difficile de couper la tête de quelqu'un au cinéma que des scènes d'intimité entre deux personnes. Ce sont des affaires qui ne se "fakent" pas. Je n'aurais pas aimé faire ça avec ma propre fille.»
C'est un peu par hasard si Philomène Bilodeau s'est retrouvée sur le même plateau que papa. Déjà embauché par le réalisateur Denis Côté, Emmanuel Bilodeau a proposé que sa fille prête son concours à une séance de photos sans se douter que le cinéaste verrait en elle la personne parfaite pour camper sa Julyvonne.
La jeune fille, qui avait déjà goûté au théâtre, n'a pas eu trop de difficulté à se familiariser avec l'ambiance d'un plateau, selon son père.
«Les enfants-acteurs bouffent souvent beaucoup d'énergie parce qu'on est toujours en train de les protéger ou de leur donner du jus pour qu'eux-mêmes en donnent. Avec ma fille, ç'a été le contraire. Ç'a été facile parce que nous avions une connaissance réciproque. Il n'y a eu aucune perte d'énergie à vouloir lui faire répéter des répliques.»
PEUR MALADIVE
Malgré les lubies antisociales de son personnage, Emmanuel Bilodeau ne juge pas trop sévèrement ses actions. Même lorsqu'il part quelques jours en laissant sa fille seule à la maison.
«Plutôt que de faire une connerie ou se tirer une balle dans la tête, il préfère lui dire qu'il a un grave problème d'adulte à régler dans sa tête et il s'en va. Quand il revient, il est mieux. Ce n'est donc pas si fou que ça», dit le comédien, qui le décrit néanmoins comme un peureux maladif.
«Il a peur que la société la corrompe. C'est un orgueilleux aussi de penser qu'il est meilleur que la société pour élever sa fille. Que ce n'est qu'avec lui qu'elle va apprendre. Mais il y a une touche d'espoir à la fin du film et il y a une évolution. On sent que cette fille va s'en tirer beaucoup mieux que lui dans la vie.»
UN PRIX MAIS PAS D'APPEL
Son jeu dans Curling a valu à Bilodeau, rappelons-le, un prix d'interprétation au Festival de Locarno. Malgré le prestige lié à une telle récompense, le Québécois attend toujours que le téléphone sonne de nouveau.
«Aucune retombée, aucun scénario de cinéma qui a abouti sur mon bureau. Parfois, les gens s'imaginent que parce que nous sommes connus et qu'on reçoit des prix internationaux, c'est certain qu'une fois par mois, on reçoit un scénario. Ce n'est pas mon cas. Roy Dupuis, Michel Côté, Patrick Huard, je pense qu'ils en ont souvent. Ce sont des locomotives de financement. Moi, je n'en suis pas encore là», dit Emmanuel Bilodeau, qui n'est pas inactif, tout de même, avec ses projets de télé.
Mais s'il avait à choisir, avoue-t-il, c'est au cinéma qu'il consacrerait toutes ses énergies.
«J'aimerais ne faire que du cinéma parce que c'est l'aventure la plus excitante. Il y a des beaux côtés à chaque métier et j'adore tout faire. Mais si j'avais le choix, je choisirais de faire un film par année. Vivre moins riche et avoir le temps de faire des recherches, de me plonger dans l'univers du personnage et ensuite voyager avec les films dans les festivals.»