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Tournage du film Autrui : Micheline Lanctôt dans la rue

Publié le 8 mai 2014
Jocelyn Malette / Agence QMI - Micheline Lanctôt
Micheline Lanctôt tournait les deux dernières scènes de son prochain film Autrui, jeudi après-midi, au coeur du quartier Centre-Sud de Montréal. La majeure partie du tournage s'est toutefois déroulée en début d'année, dans un décor de neige et de froid.

L'histoire raconte la rencontre de deux personnages. Lucie, une jeune femme dans la trentaine, mène une vie discrète et un peu contemplative lorsqu'elle découvre, dans sa ruelle, Éloi (Robin Aubert), un clochard qui est en train de mourir de froid. Elle va l'accueillir chez elle pour lui permettre de récupérer.

«Je voulais garder aux deux personnages une part de mystère, a expliqué la réalisatrice. Il était hors de question d'expliquer pourquoi l'itinérant est dans la rue ou pourquoi le personnage de Lucie pose ce geste-là. Je voulais que les gens se posent la question. J'ai trouvé relativement simple d'aller vers le personnage de l'itinérant, car, quand ils en sont là, c'est qu'ils ont touché le fond.»

Pour Robin Aubert, le personnage d'Éloi est très complexe, mystérieux et autodestructeur. «Je ne suis pas allé questionner les itinérants pour construire ce personnage, a-t-il confié. Le défi était d'essayer d'atteindre une vérité en l'interprétant. Je joue habituellement assez gros, mais j'avais envie d'essayer de toucher une certaine simplicité, une vérité.»

Micheline Lanctôt a expliqué qu'elle pensait déjà aux deux comédiens lorsqu'elle écrivait le scénario. «C'est vraiment un cadeau, a raconté Brigitte Pogonat. En plus, je l'ai appris d'une drôle de façon. C'est un appel du Conseil des arts qui m'a dévoilé qu'elle avait un projet pour moi. C'est très flatteur de faire partie d'un film dès le départ, j'ai eu le temps de suivre tout le processus de création.»

Si le précédent film de Micheline Lanctôt était basé sur des souvenirs de jeunesse, le processus de création a été différent pour celui-là. «Il y a toujours une petite partie autobiographique dans un film, a expliqué la réalisatrice. Je n'ai pas eu d'histoire avec un itinérant, mais j'ai fréquenté beaucoup d'alcooliques. C'est une problématique qui me tient beaucoup à coeur. J'ai aussi un pied-à-terre dans le Centre-Sud, le coeur de ce royaume des itinérants. Je les connais donc par la bande.»

En réalisant ce dixième long-métrage, la réalisatrice de 67 ans a l'impression que plus elle avance, moins il est facile de faire un film. «À mesure qu'on avance dans le langage cinématographique, qu'on se rend compte de la complexité de la narration au cinéma, plus on devient conscient des choix qu'on fait, plus ça devient difficile de faire des choix. Et puis, c'est long de faire un film. À chaque nouveau projet, le processus est plus difficile.»
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