Retour à toutes les nouvelles Retour à toutes les nouvelles
Tromper l'ennui
Frisson des collines
Publié le 11 avril 2011 Reconstitution d'une époque où tout semblait permis autant que récit autobiographique, Frisson des Collines marque le retour au Québec d'un cinéaste qui a passé les dernières années à tourner des films en anglais.
Après nous avoir offert Le dernier chapitre, Richard Roy a passé les 10 dernières années à tourner des films pour les télévisions canadienne et européenne.
Mais c'est en français qu'il tenait à réaliser Frisson des Collines, un projet qu'il chérissait depuis une dizaine d'années.
«Je l'ai ressorti, il y a deux ou trois ans. Même s'il y a eu d'autres films sur cette époque impliquant des enfants, la proposition que je faisais était tellement différente des autres qu'il n'y a pas eu de problème avec les institutions», dit Roy.
Le scénario nous transporte à l'été 1969, une période qui s'avérera charnière pour Frisson des Collines, un gamin de 12 ans du petit village de Sainte-Agasse qui rêve d'aller voir Jimi Hendrix à Woodstock.
Mais son père meurt tragiquement et, pendant que sa mère vit péniblement son deuil, Frisson fait tout en son possible pour se rendre à Woodstock et tente de convaincre son ami, le motard Tom Faucher, de l'y amener.
En attendant, il passe le temps en espionnant la maîtresse d'école Hélène Paradis, dont il rêve en secret, et en faisant les 400 coups avec son pote Thibault.
Originaire de Saint-Agapit, près de Québec, Richard Roy avoue que son histoire est très fortement inspirée d'événements survenus dans son enfance.
«Que fait-on pour tromper l'ennui dans un petit village où il n'y a rien à faire? Je me suis dit que ce serait bien de faire un film là-dessus à partir de faits réels. [...] Ce n'est pas toujours tout vrai ce qui se produit dans le film; je n'ai pas volé de banque ni de voiture comme les jeunes dans le film», rigole le cinéaste.
«Frisson, note-t-il, est un petit gars qui ne peut rien avoir de ce qu'il désire. Il veut aller à Woodstock, il ne peut pas. Il veut jouer de la guitare comme Hendrix; évidemment, ça ne se peut pas. Il ne voudrait pas que son père soit mort. Il trouve que c'est injuste. Même son ami Thibault va le trahir. La seule chose qu'il pourrait avoir, la petite Chantale, il ne la veut pas.»
Malgré tous ces revers de fortune, Frisson ne se laisse pas abattre, un trait de caractère qu'il partage avec le cinéaste.
«Je me suis battu toute ma vie. Je suis sorti de mon petit village et, contrairement à ce qu'on pourrait penser, vu que je présente un portrait assez heureux de la famille au début du film, ce n'est pas tout à fait comme cela que ça s'est passé dans la mienne.»
DE HENDRIX AUX BRASSIÈRES PUSH-UP
Outre de relater des pans de sa jeunesse, Frisson des Collines était surtout pour Richard Roy l'occasion de se replonger dans les années 60.
«C'est une époque majeure, cruciale. Il y a beaucoup de choses qui se passaient. Il y avait une espèce de vent de folie. Les gens pensaient qu'ils allaient changer le monde, ce n'est pas rien.»
Pour rendre l'esprit de l'époque, Roy n'a presque rien oublié. On entend des succès de Hendrix, de Steppenwolf et aussi des Hou-Lops et des Bel Canto, on y voit Neil Armstrong marcher sur la Lune et les gars boire de la Molson dans des bouteilles au petit goulot.
«C'est en 1969, s'enflamme-t-il, qu'il y a eu le premier Boeing, le premier ordinateur, le premier guichet automatique, John Lennon qui chantait Revolution, Hendrix qui détruisait l'hymne national américain à Woodstock, les muscle cars, les brassières push-up.»
Les artisans ont pris un soin méticuleux à respecter l'époque. Par exemple, la Harley Davidson que chevauche le personnage de Tom Faucher est une 1966. Les lignes jaunes de la chaussée ont même été repeintes en blanc. Le réalisateur dit même avoir dû se battre contre la modernisation d'un coin de rue à Saint-Hermas, l'un des villages du nord de Montréal qui a accueilli l'équipe de Frisson, l'été dernier.
COMÉDIENS EMBALLÉS
À l'exception du jeune Antoine Olivier Pilon, qui fait sa première apparition à l'écran, Richard Roy n'a pas eu recours aux auditions pour rassembler l'impressionnante brochette de comédiens qui forment la distribution de Frisson des Collines. Un seul coup de fil a été nécessaire pour convaincre les Guillaume Lemay-Thivierge, Antoine Bertrand, Anick Lemay, Évelyne Brochu, Patrice Robitaille et compagnie.
«Tous les comédiens, et j'en suis fort heureux, ont accepté spontanément. Tout le monde a aimé le scénario et, sur le plateau, tous avaient du plaisir à être là.»
- Frisson des Collines sera à l'affiche dans les cinémas à compter du vendredi 15 avril.
Après nous avoir offert Le dernier chapitre, Richard Roy a passé les 10 dernières années à tourner des films pour les télévisions canadienne et européenne.
Mais c'est en français qu'il tenait à réaliser Frisson des Collines, un projet qu'il chérissait depuis une dizaine d'années.
«Je l'ai ressorti, il y a deux ou trois ans. Même s'il y a eu d'autres films sur cette époque impliquant des enfants, la proposition que je faisais était tellement différente des autres qu'il n'y a pas eu de problème avec les institutions», dit Roy.
Le scénario nous transporte à l'été 1969, une période qui s'avérera charnière pour Frisson des Collines, un gamin de 12 ans du petit village de Sainte-Agasse qui rêve d'aller voir Jimi Hendrix à Woodstock.
Mais son père meurt tragiquement et, pendant que sa mère vit péniblement son deuil, Frisson fait tout en son possible pour se rendre à Woodstock et tente de convaincre son ami, le motard Tom Faucher, de l'y amener.
En attendant, il passe le temps en espionnant la maîtresse d'école Hélène Paradis, dont il rêve en secret, et en faisant les 400 coups avec son pote Thibault.
Originaire de Saint-Agapit, près de Québec, Richard Roy avoue que son histoire est très fortement inspirée d'événements survenus dans son enfance.
«Que fait-on pour tromper l'ennui dans un petit village où il n'y a rien à faire? Je me suis dit que ce serait bien de faire un film là-dessus à partir de faits réels. [...] Ce n'est pas toujours tout vrai ce qui se produit dans le film; je n'ai pas volé de banque ni de voiture comme les jeunes dans le film», rigole le cinéaste.
«Frisson, note-t-il, est un petit gars qui ne peut rien avoir de ce qu'il désire. Il veut aller à Woodstock, il ne peut pas. Il veut jouer de la guitare comme Hendrix; évidemment, ça ne se peut pas. Il ne voudrait pas que son père soit mort. Il trouve que c'est injuste. Même son ami Thibault va le trahir. La seule chose qu'il pourrait avoir, la petite Chantale, il ne la veut pas.»
Malgré tous ces revers de fortune, Frisson ne se laisse pas abattre, un trait de caractère qu'il partage avec le cinéaste.
«Je me suis battu toute ma vie. Je suis sorti de mon petit village et, contrairement à ce qu'on pourrait penser, vu que je présente un portrait assez heureux de la famille au début du film, ce n'est pas tout à fait comme cela que ça s'est passé dans la mienne.»
DE HENDRIX AUX BRASSIÈRES PUSH-UP
Outre de relater des pans de sa jeunesse, Frisson des Collines était surtout pour Richard Roy l'occasion de se replonger dans les années 60.
«C'est une époque majeure, cruciale. Il y a beaucoup de choses qui se passaient. Il y avait une espèce de vent de folie. Les gens pensaient qu'ils allaient changer le monde, ce n'est pas rien.»
Pour rendre l'esprit de l'époque, Roy n'a presque rien oublié. On entend des succès de Hendrix, de Steppenwolf et aussi des Hou-Lops et des Bel Canto, on y voit Neil Armstrong marcher sur la Lune et les gars boire de la Molson dans des bouteilles au petit goulot.
«C'est en 1969, s'enflamme-t-il, qu'il y a eu le premier Boeing, le premier ordinateur, le premier guichet automatique, John Lennon qui chantait Revolution, Hendrix qui détruisait l'hymne national américain à Woodstock, les muscle cars, les brassières push-up.»
Les artisans ont pris un soin méticuleux à respecter l'époque. Par exemple, la Harley Davidson que chevauche le personnage de Tom Faucher est une 1966. Les lignes jaunes de la chaussée ont même été repeintes en blanc. Le réalisateur dit même avoir dû se battre contre la modernisation d'un coin de rue à Saint-Hermas, l'un des villages du nord de Montréal qui a accueilli l'équipe de Frisson, l'été dernier.
COMÉDIENS EMBALLÉS
À l'exception du jeune Antoine Olivier Pilon, qui fait sa première apparition à l'écran, Richard Roy n'a pas eu recours aux auditions pour rassembler l'impressionnante brochette de comédiens qui forment la distribution de Frisson des Collines. Un seul coup de fil a été nécessaire pour convaincre les Guillaume Lemay-Thivierge, Antoine Bertrand, Anick Lemay, Évelyne Brochu, Patrice Robitaille et compagnie.
«Tous les comédiens, et j'en suis fort heureux, ont accepté spontanément. Tout le monde a aimé le scénario et, sur le plateau, tous avaient du plaisir à être là.»
- Frisson des Collines sera à l'affiche dans les cinémas à compter du vendredi 15 avril.