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Yves-Christian Fournier dans la jungle urbaine

N.O.I.R.

Publié le 24 novembre 2011
© Chantal Poirier/ JdeM - Le réalisateur Yves-Christian Fournier, la productrice Nicole Robert et le scénariste Jean-Hervé Désiré.
Quatre ans après Tout est parfait, le cinéaste Yves-Christian Fournier prépare un nouveau film, qui sera campé dans la jungle urbaine des quartiers défavorisés de Montréal. Le titre: N.O.I.R., signifie «Nègre Organisé Intelligent Radical».

Produit par Nicole Robert de Go Films (Les 7 jours du talion, Horloge biologique) et scénarisé par Jean-Hervé Désiré, le film a été déposé aux institutions financières, pour une seconde fois, en attente de réponses, à la mi-décembre.

Le scénario de N.O.I.R. s'articule autour de quatre personnages qui évoluent dans un quartier défavorisé de Montréal. Parmi eux, un rappeur haïtien, qui fréquente des gangs de rue et une jeune mère haïtienne, de 17 ans, qui vit une relation difficile avec sa mère prostituée.

Le film abordera donc de front plusieurs problèmes récurrents dans ce genre de quartiers : violence, drogue, prostitution juvénile, gangs de rue...

AFFAIRE VILLANUEVA

Jean-Hervé Désiré a écrit le scénario dans la foulée de l'affaire Fredy Villanueva, en août 2008.

«Pour moi, ç'a été un déclic, dit-il. Je me suis dit qu'il fallait que j'écrive quelque chose sur ce qui se passe dans ces quartiers, signale le scénariste.

«Plus récemment, le cas de l'Angleterre a aussi saisi beaucoup le monde, ajoute Yves-Christian Fournier.

«On n'est pas dégagé de ce qui se passe dans ces quartiers. Ça peut déborder partout, comme on l'a vu récemment en Angleterre. Ça ne prend pas grand-chose pour que ça vienne nous rejoindre dans notre univers.»

Le scénario de N.O.I.R. a atterri sur le bureau de Nicole Robert au moment même ou Yves-Christian Fournier cherchait une façon d'aborder ces sujets.

«Je pense que c'est un film qui va nous étonner par la justesse de ses dialogues, souligne Nicole Robert. C'est cru, mais c'est vivant et réaliste. C'était important d'avoir un regard de l'intérieur et non le regard d'un Blanc sur ces quartiers. Et c'est exactement ce qu'apporte Jean-Hervé.»

«Je cherchais un sujet pour faire une chronique humaine basée sur quatre personnages, un peu comme Gomorra de Matteo Garrone (réalisateur italien), renchérit Yves-Christian Fournier.

UNE SOCIÉTÉ IGNORÉE

«Je voulais montrer un visage d'une partie de notre société qu'on ignore, qu'on craint ou qu'on a tendance à caricaturer peut-être par réflexe de défense. Ce sera un regard cinématographique, et non documentaire. Ce sera aussi un regard sans morale et sans jugement.»

Le budget du film est évalué à un peu moins de 5 millions de dollars. Le casting (sauvage) pourrait débuter dès janvier. Yves-Christian Fournier espère pouvoir tourner le film à l'été ou l'automne prochain.

«Il serait vraiment temps que Yves-Christian fasse un autre film, plaide Nicole Robert. Il faut supporter nos réalisateurs de talent. C'est à travers eux que la cinématographie du Québec s'exporte. On l'a vu l'an passé avec Incendies et on le voit cette année avec Monsieur Lazhar.»
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