Belle année pour le cinéma québécois
Recettes
Publié le 7 janvier 2010Les cinéphiles québécois ont repris goût au cinéma avec des recettes totales au box-office de près de 205 M$ en 2009, soit une hausse de 12,4 % par rapport à 2008. Et Michel Côté et Louis-José Houde, vedettes du film le plus populaire de l'année, De père en flic, peuvent se vanter d'avoir vaincu les Harry Potter, les vampires de Twilight, les Transformers, Avatar, Star Trek et les dinosaures.
Hier, Cineac donnait son rapport de l'année du cinéma aux guichets pour le Québec en 2009.
Or, on parle «d'une forte poussée du box-office en 2009». Mais on n'avait jamais vu un film québécois s'emparer de la tête du box-office annuel depuis Bon cop bad cop, en 2006.
Or, l'équipe de la productrice Denise Robert, de Cinémaginaire, et du scénariste et réalisateur Émile Gaudreault peut dire mission accomplie. En plus d'avoir réussi à vendre son film aux Américains, voilà qu'au Québec, en 2009, sa comédie a généré plus de 40 % des recettes de tous les films québécois avec 10 543 792 $, sur un montant total de 26 215 270 $.
SEPT FILMS QUÉBÉCOIS MILLIONNAIRES
Sept films québécois ont dépassé la marque du million de dollars de recettes en 2009. Toutefois, 2009, malgré son succès, n'a pas battu l'année record de 2005, où les films québécois s'étaient emparés de plus de 18 % des parts de marché avec les films C.R.A.Z.Y., Aurore, Horloge biologique, Les Boys 4, Maurice Richard et Le Survenant. Pour 2009, on parle d'une part de marché de 12,8 % pour les films québécois, en comparaison à 9,3 % pour 2008.
À noter que pour 2009, les trois quarts des billets achetés par les cinéphiles l'ont été pour voir un film américain. Il ne faut pas se surprendre quand on a au programme les Twilight, Ice Age, Transformers, Avatar, 2012, Anges et démons et Star Trek.
Toutefois, malgré que les films américains dominent le palmarès du box-office au Québec en 2009, leur popularité accuse toutefois un recul par rapport à 2008, passant de 79,1 % de parts de marché à 75 %.
Simon Beaudry, de chez Cineac, indique que le film Batman en 2008 aura fait une différence.
L'ANNÉE 2010 PROMETTEUSE
Ce dernier estime que les Québécois aiment le cinéma, et cette dernière année en fournit la preuve.
«Évidemment, un succès comme De père en flic est un fait rare», ajoute Simon Beaudry.
On ne peut passer sous silence également la surprise de l'année, ce film de Xavier Dolan, J'ai tué ma mère, qui a obtenu des recettes-surprises de 972 584 $.
Enfin, l'année 2010 se fait prometteuse pour le cinéma québécois, avec au programme les films André Mathieu; Le Journal d'Aurélie Laflamme; celui sur la vie du commandant Piché promis à l'été; Funkytown, mettant en vedette Patrick Huard; Filière 13, avec Patrick Huard comme réalisateur.
Il ne faut jamais oublier que le cinéma québécois se bat contre des géants à gros budgets. Ce qui n'empêche pas qu'un film du Québec peut un jour se hisser au premier rang et battre tous les monstres américains réalisés à coup de centaines de millions et d'effets spéciaux gigantesques.
NUL N'EST PROPHÈTE DANS SON PAYS
Les cinéphiles québécois ont dit oui à la comédie intelligente d'Émile Gaudreault. Michel Côté peut être fier que ce soit une comédie qui remporte la palme. Il sera intéressant de voir si du côté de la soirée des Jutra, qui a l'habitude de regarder les succès des comédies de haut, on saura reconnaître le talent de ses acteurs et sa réalisation.