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L'ONF fête ses soixante-dix ans

L'Office national du film du Canada fête cette année ses soixante-dix ans. Depuis sa création en 1939 jusqu'à nos jours, l'organisme a produit un nombre impressionnant d'oeuvres cinématographiques d'importance  qui ont contribué à forger l'identité  des gens de ce pays, autant des Canadiens que des Québécois, et à  représenter différentes facettes de la réalité particulière de ces derniers.

Pourtant, à ses débuts, l'ONF ne jouit pas d'une très bonne réputation auprès des francophones; les cinéastes québécois qui y travaillent ne disposent pas toujours des moyens et des conditions nécessaires pour réaliser librement leurs projets. Un grand pas est franchi lorsque l'on constitue en 1943 une première équipe française avec le studio 10. On y réalise la première chronique cinématographique québécoise avec la série Les reportages. L'équipe est pourtant démantelée rapidement et la situation demeure difficile pendant quelques années.

Dix ans plus tard, en 1953, on crée le studio E, chargé de réaliser des films français pour la télévision. Bernard Devlin en est le premier directeur. Un premier conseiller spécial français, Pierre Juneau, est par la suite engagé en 1954. Quand l'ONF déménage ses bureaux à Montréal en septembre 1956, ce dernier devient le premier chef de la direction. Cette relocalisation des bureaux de l'ONF constitue d'ailleurs un événement majeur pour les réalisateurs francophones qui peuvent maintenant espérer obtenir les moyens de s'exprimer et de réaliser pleinement le mandat de l'ONF : faire comprendre le Canada aux Canadiens et aux autres nations.  Le cinéma québécois connaît un premier essor d'importance.

C'est à cette époque que Fernand Dansereau, Claude Jutra, Louis Portugais et Léonard Forest sont engagés. Des films comme Les brûlés (1959), Les 90 jours (1959) et Les mains nettes (1958) datent de cette période. Ils font partie d'une série nommée Panoramiques qui lance le débat sur la fiction au cinéma. À cette époque, ce sont majoritairement des documentaires fictionnalisés qui ont la cote. C'est aussi pendant cette période que les premières oeuvres de cinéma direct voient le jour, Les raquetteurs de Michel Brault et Gilles Groulx (1958) étant considérée comme la première. Ce mouvement culminera avec Pour la suite du monde de Michel Brault et Pierre Perreault (1963), considéré comme le grand classique québécois du cinéma direct.

La fin des années 50 et le début des années 60 est une période extrêmement importante pour l'ONF et le cinéma québécois. On embauche plusieurs cinéastes qui vont marquer le paysage cinématographique des prochaines décennies : Gilles Groulx, Pierre Patry, Clément Perron, Claude Fournier, Jacques Godbout, Arthur Lamothe, Anne Claire Poirier, Gilles Carle… En janvier 1964, une autre étape déterminante est franchie lorsque l'ONF crée une Production française autonome et accepte de tourner des longs métrages en français. Le désir des cinéastes de créer des longs métrages de fiction les amènera à détourner une série sur l'hiver et à accoucher de trois films cruciaux dans le développement de la fiction au Québec : La neige a fondu sur la Manicouagan d'Arthur Lamothe (1965), La vie heureuse de Léopold Z de Gilles Carle (1965) et  Le chat dans le sac de Gilles Groulx (1964).

À partir des années 60, la fiction occupe une plus grande place dans la production de l'ONF. Même la création de la SDICC en 1967, qui soutient la production de fictions réalisées au privé, ne vient pas changer cette tendance à court terme. Le cinéma québécois, tant documentaire que de fiction, tente désormais de toucher à tous les aspects de la vie et de la société québécoise. Plusieurs nouveaux projets permettent  d'aborder des réalités jusqu'alors peu traitées  au cinéma. Comme la Révolution tranquille amène une révolution des moeurs, on tourne beaucoup de films sur la jeunesse. Kid Sentiment de Jacques Godbout (1967), Mon amie Pierrette et Jusqu'au coeur de Jean Pierre Lefebvre (1969), Wow de Claude Jutra (1969). Un studio des premières oeuvres dirigé par Jean Pierre Lefebvre est également créé en 1969, donnant lieu aux cinq films suivants : Ti-coeur de Fernand Bélanger (1969), Jean-François Xavier de… de Michel Audy (1970), Mon enfance à Montréal de Jean Chabot (1970), Question de vie de André Théberge (1970) et Ainsi soient-ils de Yvan Patry (1970).
 
La fiction attire également des réalisateurs d'expérience. Dans les années 70, un nouveau studio de fiction de la section française produira plusieurs oeuvres magistrales, dont Mon oncle Antoine de Claude Jutra (1971). Des classiques incontournables voient le jour dans les années qui suivent, tels que IXE-13 de Jacques Godbout (1971), Le temps d'une chasse de Francis Mankiewicz (1972), C'est pas la faute à Jacques Cartier de Georges Dufaux et Clément Perron (1972), Tendresse ordinaire de Jacques Leduc (1973), O.K…. Laliberté de Marcel Carrière (1973), Taureau de Clément Perron (1973), La gammick de Jacques Godbout (1974), Partis pour la gloire de Clément Perron (1975), Ti-Mine, Bernie pis la gang de Marcel Carrière (1976), J.A. Martin photographe de Jean Beaudin (1976), Mourir à tue-tête de Anne Claire Poirier (1979).

En 1977, avec l'essor du cinéma commercial issu du privé, l'ONF annonce son intention de se consacrer à produire des oeuvres qui ne pourraient pas voir le jour dans le secteur privé. Des films comme La quarantaine de Anne Claire Poirier (1982) et Au pays de Zom de Gilles Groulx (1982)  reflètent bien cette nouvelle direction. Au début des années 80, on oblige de nouveau l'ONF à réduire ses dépenses. La Production française, en voyant son budget diminuer, se positionne en tant que coproducteur avec le privé. Des films qui ne trouveraient pas assez de financement uniquement à l'ONF ou dans le privé peuvent alors être réalisés en coproduction. Bonheur d'occasion, réalisé par Claude Fournier, est un des premiers films à bénéficier de cette collaboration en 1982. Fait intéressant, le film adapté du roman de Gabrielle Roy est tourné simultanément en anglais (The Tin Flute) et en français, ce qui constitue une première. À la suite de ce succès, Roger Frappier dirige en 1983 une nouvelle entité consacrée à la coproduction.

Cette nouvelle forme de participation financière de l'ONF a permis la création de nombreux films de haute qualité dans les années 80, dont Les beaux souvenirs de Francis Mankiewicz (1981), Au clair de la lune de André Forcier (1982), La dame en couleurs de Claude Jutra (1984), Anne Trister de Léa Pool (1986),   Le déclin de l'empire américain de Denys Arcand (1987), Un zoo la nuit de Jean-Claude Lauzon (1987) et Le party de Pierre Falardeau (1989).

Dans les années 90, la contribution de l'ONF aux oeuvres de fiction se fait plus discrète, l'organisme se tournant vers le documentaire d'auteur et les petites productions indépendantes. Plus récemment, grâce à un programme de numérisation soutenu, l'ONF a affirmé sa volonté de partager les richesses de ses archives avec la population et a rendu accessible aux internautes un nombre impressionnant de courts, moyens et longs métrages. Une façon unique et inclusive de célébrer ses 70 ans! On apprenait d'ailleurs récemment que l'ONF avait enregistré plus de deux millions de visionnements sur son site Web depuis son inauguration il y a dix mois et que l'application Films ONF lancée pour le téléphone iphone il y a quelques semaines a été téléchargée plus de 60 000 fois. Un succès qui dépasse toutes les prévisions!

Tributaire des décisions des partis politiques au pouvoir et des commissaires nommés à la gestion de l'organisme, l'ONF  a su s'adapter et faire face aux débats suscités par ses artisans sans jamais perdre sa pertinence. Nous lui devons une bonne partie du patrimoine cinématographique québécois. Éléphant est particulièrement fier d'être associé à l'ONF et de vous présenter sur illico la majorité de son catalogue de longs métrages de fiction.

Dans cet esprit de célébration de notre patrimoine, voici les films de l'ONF que nous vous proposons tout particulièrement pour la période des Fêtes :

Pour la suite du monde, Pierre Perrault et Michel Brault, 1963
La vie heureuse de Léopold Z, Gilles Carle, 1965
Mon oncle Antoine, Claude Jutra, 1971
IXE-13, Jacques Godbout, 1971
J.A. Martin photographe, Jean Beaudin, 1976


La liste complète des films de l'ONF disponibles sur illico se trouve aussi à droite dans la section Films à ne pas manquer.


 

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