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Quelques suggestions de longs métrages restaurés pour souligner la fête nationale
Publié le 21 juin 2024À l'occasion de la fête nationale, Éléphant vous propose une sélection de longs métrages restaurés qui abordent d'une façon ou d'une autre les enjeux liés à notre histoire, à notre identité et à nos aspirations. Que ce soit par le biais de l'humour, du drame, de la poésie ou de l'histoire, ces films portent en eux des réflexions inspirantes sur le Québec. Bonne Saint-Jean-Baptiste à toutes et à tous!
Un homme et son péché (Paul Gury, 1949)
Avec Hector Charland, Nicole Germain et Guy Provost
La toute première adaptation au cinéma du célèbre roman de Claude-Henri Grignon, déjà si connu par la radio. Le film dépeint les Laurentides, à l'époque de la colonisation, et nous renseigne sur la vie des colons amenés là par le fameux curé Labelle, omniprésent dans le film.
Le chat dans le sac (Gilles Groulx, 1964)
Avec Barbara Ulrich et Claude Godbout
À travers la confrontation à l'âge adulte d'un jeune homme de vingt ans et de sa compagne, dont la difficulté d'être, en toile de fond, symbolise virtuellement le destin de tout un peuple, ce film pose la grande question de l'accession à la maturité politique du peuple québécois telle que perçue par un cinéaste épris d'idéal et d'absolu. (Résumé ONF)
Où êtes-vous donc? (Gilles Groulx, 1969)
Avec Christian Bernard, Georges Dor, Claudine Monfette (Mouffe)
Deux gars de la Côte-Nord descendent à Montréal où ils rencontrent une jeune fille délaissée. Trois personnages symboliques qui extériorisent trois choix devant lesquels les Québécois sont placés. Ce film protestataire suit le cheminement des Québécois dans leur vie quotidienne, capte leurs aspirations, saisit leurs problèmes et soumet à leur observation l'image de leur condition. Un langage cinématographique choc a été utilisé par l'auteur : sous-titres et intertitres, citations, voix hors champ et chansons, références publicitaires, récitatif à la mode monacale et toute la gamme de sons et de bruits qui assourdit le Québec et la terre entière!
Tiens-toi bien après les oreilles à papa (Jean Bissonnette, 1971)
Avec Dominique Michel et Yvon Deschamps
Les tribulations de deux Québécois nationalistes dans l'univers anglophone des compagnies d'assurance. Une satire qui puise son ironie dans une situation sociale bien précise. Un exemple fort représentatif des comédies populaires de l'époque qui prenaient appui sur la télévision et les vedettes à la mode, et qui ont fondé un certain courant commercial du cinéma québécois, plus intéressant que celui du «film de fesses».
Le grand film ordinaire (Roger Frappier, 1971)
Avec Raymond Cloutier, Paule Baillargeon, Jocelyn Bérubé, Suzanne Garceau, Claude Laroche, Guy Thauvette
Le grand film ordinaire met en vedette Le Grand Cirque ordinaire, une compagnie de théâtre fondée à Montréal en 1969 dans la tradition du vaudeville et de la commedia dell'arte. Le film se voulait d'abord un documentaire sur ce groupe théâtral, mais s'est muté en une sorte d'extension de la pièce originale T'es pas tannée, Jeanne d'Arc?
Bingo (Jean-Claude Lord, 1974)
Avec Réjean Guénette, Anne-Marie Provencher et Claude Michaud
Très librement inspiré des événements d'Octobre 1970, ce long métrage raconte une histoire d'amour entre deux collégiens : Geneviève et François. À l'occasion d'une grève violente dans l'usine où son père est ouvrier, François se politise et fait la connaissance d'un petit groupe d'activistes. Le jeune étudiant devient rapidement un terroriste sans se rendre compte qu'il est manipulé. Bingo a été l'un des plus gros succès commerciaux du cinéma québécois.
La conquête (Jacques Gagné, 1973)
Avec Michelle Rossignol et Gilles Renaud
Chacun marié de son côté, une enseignante et un sociologue se rencontrent par hasard à Québec. Aux discussions politiques et intellectuelles succède un bref amour fou.
Il était une fois dans l'Est (André Brassard, 1973)
Avec Denise Filiatrault, Michelle Rossignol, Frédérique Collin, André Montmorency
Les univers fusionnés de Michel Tremblay et d'André Brassard. Germaine Lauzon est l'heureuse gagnante de boîtes de timbres à coller. Elle regroupe chez elle des belles-soeurs, voisines et amies pour l'aider à coller ses timbres dans les livrets. Hosanna réalise son désir fabuleux de se transformer en Cléopâtre pour un concours au cabaret de travestis qu'elle fréquente. Elle ignore qu'on lui a tendu un piège, avec la complicité de Cuirette, pour se venger d'elle et la ridiculiser. Pendant que Hosanna se fait humilier, Germaine Lauzon se fait voler ses timbres, toutes deux trahies par leurs supposées amies. Le récit concert à deux voies se présente comme une évocation noire et forte de l'impasse humaine.
Les ordres (Michel Brault, 1974)
Avec Jean Lapointe, Hélèene Loiselle, Claude Gauthier
À mi-chemin de la fiction et du documentaire, Les ordres est basé sur le témoignage d'une cinquantaine de personnes emprisonnées à la suite de l'adoption des Mesures de guerre en octobre 1970. Nous suivons cinq personnages (trois hommes et deux femmes) construits à partir de ces témoignages, de leur arrestation à leur libération. Prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1975.
Le son des Français d'Amérique (André Gladu et Michel Brault, 1974-1980)
Le son des Français d'Amérique documente en 27 épisodes le patrimoine musical et chanté des francophones d'Amérique en partant sur les traces des derniers représentants francophones du continent issus d'une tradition orale en voie de disparition. De nombreux épisodes ont été tournés au Québec et en Acadie, mais aussi dans d'autres provinces canadiennes, en Louisiane, dans le reste des États-Unis et en Europe. Une incursion fascinante dans les traditions musicales nord-américaines issues de nos ancêtres.
Les Plouffe (Gilles Carle, 1981, Vidéotron seulement)
Avec Émile Genest, Juliette Huot, Gabriel Arcand, Pierre Curzi, Denise Filiatrault, Serge Dupire et Anne Létourneau
Chronique d'une famille de Québec bouleversée par la crise économique et la guerre, qui transformèrent radicalement la province dans les années 1930 et 1940. Le prix L.-E.-Ouimet a été accordé au film en 1982 pour trois raisons: «l'envergure même du défi que représentait l'adaptation à l'écran du roman de Lemelin; la qualité et la beauté des images de Protat; la mise en scène et la façon magistrale avec laquelle Carle a dirigé ses comédiens.»
Elvis Gratton, le King des Kings (Pierre Falardeau et Julien Poulin, 1985)
Avec Julien Poulin et Denise Mercier
Propriétaire d'un garage et habitant la banlieue, Bob Gratton ne se réalise pleinement que lorsqu'il prend les traits et les habits du «King», Elvis Presley. «Critique virulente du récit essentialiste fédéraliste et de la pensée conservatrice de droite, ce film interroge la condition identitaire québécoise et prévient des dangers de l'oubli de soi dans la volonté de devenir semblable à l'Autre et de refuser la multiplicité des appartenances.» (Christian Poirier)
La guerre oubliée (Richard Boutet, 1987)
Avec Joe Bocan et Jacques Godin
La guerre de 1914-1918, la résistance des Québécois et les émeutes contre la conscription rappelées par d'émouvants témoignages, des images d'archives et surtout, des scènes de fiction au coeur du documentaire. Un film éclaté, d'esthétique brechtienne, porté par la musique et des chansons d'époque magnifiquement interprétées par Joe Bocan.
Tinamer (Jean-Guy Noël, 1987)
Avec Gilles Vigneault, Louise Portal et Sarah-Jeanne Salvy
Tinamer a 27 ans lorsque sa mère meurt. Les funérailles de cette dernière lui font revivre certains événements de sa prime enfance qui l'ont marquée pour toujours : le monde merveilleux dans lequel son père la faisait rêver s'est effondré le jour où la réalité lui est apparue. Adaptation du livre de Jacques Ferron, L'Amélanchier.
Octobre (Pierre Falardeau, 1994)
Avec Hugo Dubé, Serge Houde, Luc Picard, Pierre Rivard et Denis Trudel
Inspiré par le témoignage de Francis Simard, l'un des membres de la cellule du FLQ qui enleva Pierre Laporte, Octobre raconte, jour après jour, le plus tristement célèbre kidnapping politique de l'histoire du Québec qui se termina lorsque la police retrouva le corps de l'otage dans le coffre arrière de la voiture ayant servi à l'enlèvement. «Nécessaire et injustifiable», cette phrase de Camus ouvre ce huis clos tragique entre quatre jeunes felquistes et un ministre devenu otage.
15 février 1839 (Pierre Falardeau, 2001)
Avec Luc Picard, Sylvie Drapeau, Frédéric Gilles, Pierre Rivard
Au lendemain de l'insurrection des patriotes québécois en 1837, huit cents d'entre eux sont enfermés à la prison de Montréal. Parmi ceux-ci, une centaine de condamnés à mort. Au petit matin du 14 février 1839, Marie-Thomas Delorimier et Charles Hindelang ainsi que trois de leurs compagnons apprennent qu'ils seront pendus le lendemain.
Le film raconte les dernières vingt-quatre heures des deux hommes.